HABITÉE DÈS L’ÂGE DE LA PIERRE POLIE
En 1972, un silex, taillé par des mains d’hommes a été trouvé au sud du village au lieu-dit Hinter dem Runz, c’est-à-dire le creux, la cuvette, le marécage. Il existe à cet endroit une dénivellation de terrain pouvant provenir d’un des nombreux bras du Rhin. On estime qu’à cette époque les deux tiers de notre territoire étaient recouverts d’eau.
UNE ÉTYMOLOGIE INCERTAINE
La graphie du nom de notre commune a connu de nombreuses variantes : Wittenesheim en 818, Wittinisheim en 823, Wittensheim en 1224, Wittesheim en 1464, Witzen en 1666.
Comme pour d’autres communes alsaciennes, l’étymologie de Wittisheim reste incertaine. D’après Paul Michel Urban dans son livre "La grande encyclopédie des lieux d’Alsace" (Editions La Nuée Bleue, 2010, page 544), Wittisheim pourrait signifier "l’habitation sur la butte". Du suffixe –heim (chez soi, domicile, habitation) précédé du radical Wit, issu de la racine paléo-européenne Witt, objet présentant une limite plate (butte, plateau). La localité est située sur une large levée limoneuse qui sépare les Rieds de l’Ill et du Rhin.
Il y aurait deux autres explications : du germanique « wido » qui signifie bois ou d’un nom d’homme d’origine germanique, Wido, ou Guy en français.
LES ARMOIRIES DE WITTISHEIM ET LEUR ORIGINE
Nous ne disposons d’aucun écrit à ce sujet, on ne peut donc faire que des suppositions. Une première approche pourrait être le rapprochement avec les armoiries de Schoenau qui représentent également un fer à cheval, du fait que Wittisheim appartenait un certain temps aux seigneurs de Schoenau.
A moins que ce ne soit, ce qui est plus probable, le chevalier Ulrich de Wittenstein, propriétaire à Wittisheim au XIII ème siècle, dont a pris les initiales : le U est devenu un fer à cheval. On attribue au fer à cheval une vertu porte-bonheur. Mais pour porter bonheur, le fer doit être placé les éponges vers le haut "pour que le bonheur ne tombe pas ». Dans son recueil manuscrit "L’Armorial général de France", dressé par d’Hozier, en vertu de l’édit de Louis XIV en 1696, le blason de Wittisheim figure presque tel qu’on peut le trouver aujourd’hui.
NIFFRATZHEIM
Le village de Niffratzheim aurait disparu vers l’an 1500 à la suite de maladies infectieuses. A cette époque, la médecine était encore démunie contre ce fléau d’autant plus que l’hygiène était quasi inexistante. L’Abbaye d’Ebersmunster, propriétaire de biens et de terres à cette période, a conclu le 6 mai 1506, avec le consentement de l’évêque de Strasbourg, un bail emphytéotique avec la commune de Wittisheim pour ce domaine de 272 hectares.
Jusqu’à la Révolution de 1789, la rente liée au bail a régulièrement été payée. En 1801, l’état vend la rente à un tiers et à la mort de celui-ci, ses héritiers la vendront aux enchères le 12 octobre 1812.
A partir de 1849, la commune a cessé de payer la rente à leurs bénéficiaires en soutenant au tribunal de Schlestadt (Sélestat) en 1854 que ladite rente était devenue en 1790 une propriété nationale et que la loi du 24 août 1793 avait nationalisé les dettes des communes. Cette procédure n'a pas abouti et la commune a perdu tous les procès jusqu’en cassation, devenant redevable du coût du procès et des frais d’avocats. Elle racheta ensuite petit à petit les rentes pour en devenir définitivement propriétaire vers 1868.
La photo représente le baptistère de l’église Saint-Blaise, dernier vestige de l’église Ste Catherine, du village disparu de Niffratzheim.
AUJOURD’HUI
Wittisheim compte 2085 habitants. Sa superficie est de 1147 hectares, répartis entre des terres agricoles, de la forêt et des zones urbanisées.
Wittisheim se situe dans la plaine d’Alsace, au cœur du Grand Ried entre deux cours d’eau : l’Ill et le canal du Rhône au Rhin.
Image aérienne : @corentin.slk